Axe de travail 2:
Action et mise en œuvre

Faciliter une intervention et une mise en œuvre efficaces de solutions de haute qualité en matière de financement et d'assurance des risques climatiques et de catastrophes dans les pays pauvres et vulnérables.

SLYCAN Trust – Faire face aux risques climatiques pour les communautés agricoles du Sri Lanka : engagement des parties prenantes et partenariats multi-acteurs

Par SLYCAN Trust

Le secteur de l’agriculture du Sri Lanka est vulnérable face aux impacts liés au changement climatiques, y compris des hausses de températures, des sécheresses, des inondations et la pénurie en eau. Afin de mieux comprendre et répondre à ces risques climatiques, l’association SLYCAN Trust a mené différentes activités au niveau local et national dans l’optique de créer une carte exhaustive des parties prenantes et elle a identifié les besoins fondamentaux et les points d’entrée pour améliorer le financement et l’assurance des risques climatiques et de catastrophes (FARCC) par le biais de son projet de partenariats multi-acteurs sur le financement et l’état de préparation aux risques climatiques et aux catastrophes dans le cadre du partenariat mondial InsuResilience (MAP) et d’autres projets connexes. En se connectant à un large éventail de parties prenantes, la SLYCAN Trust prévoit de former des partenariats multi-acteurs durables pour renforcer les liens et les synergies qui peuvent améliorer le FARCC au Sri Lanka et responsabiliser les petits exploitants agricoles.

CONTEXTE DU PAYS

Le Sri Lanka doit faire face à des risques climatiques sévères, son secteur agricole est particulièrement touché. Ces dernières décennies, le secteur agricole a fait l’expérience de toute une série d’impacts liés au changement climatique, parmi lesquels l’augmentation des températures de l’air, l’irrégularité des précipitations et l’accentuation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Pics de chaleur, parasites et épidémies, la pénurie en eau, l’intrusion saline, l’évapotranspiration accrue, les espèces envahissantes et la dégradation des sols continuent de provoquer des baisses de productivité, de rendement et de revenus agricoles.

Des millions de familles dépendent, afin d’assurer leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance, de la culture des petites exploitations, de l’élevage et de la pêche. Dans leurs exploitations agricoles, ils sont exposés à des risques composites liés aux aléas climatiques, les incertitudes du marché et la pandémie de Covid-19 qui menacent d’inverser les progrès du développement et de les paupériser.

Le Sri Lanka a introduit de nouveaux régimes d’assurance agricole dès 1958 pour assurer la résilience du secteur agricole et elle a mis en place des mécanismes publics de transfert de risques depuis lors. Le pays a également inclus la gestion des risques et le renforcement de la résilience dans ses engagements et ses plans liés au climat, y compris les contributions déterminées au niveau national. Toutefois, il reste une certaine latitude pour améliorer les mécanismes de gestion des risques existants en renforçant la coordination institutionnelle et la capacité technique du FARCC.

Entretiens approfondis avec les agriculteurs des districts d’Anuradhapura et du Trincomalee, Sri Lanka

DESCRIPTION DU PROJET

Dans le cadre du projet mondial MAP sur l’établissement de partenariats multipartites liés au FARCC dans le contexte du Partenariat mondial InsuResilience et par le biais d’autres projets connexes, SLYCAN Trust travaille dans le secteur agricole du Sri Lanka.

L’impact envisagé du projet MAPs est de réduire les conséquences négatives des catastrophes et du changement climatique sur les opportunités de développement et les conditions de vie des groupes de populations particulièrement vulnérables, tels que les agriculteurs dans des pays développés sélectionnés grâce à la mise en place de mesures équitables et axées sur la pauvreté, en vue de financer le renforcement de la résilience par le biais du transfert et du financement des risques climatiques et de catastrophes. Les principaux résultats et réalisations visés par le projet sont la mise en place et l’expansion de plateformes de dialogue multi-acteurs au niveau national et mondial. SLYCAN Trust vise à établir une base solide de connaissances et de preuves pour identifier les principaux acteurs, les vulnérabilités des communautés agricoles et les possibilités d’amélioration des mécanismes nationaux du FARCC, en reconnaissant que le secteur agricole comprend des chaînes d’approvisionnement et de valeur complexes ainsi que des systèmes de soutien comprenant des services de vulgarisation, des fournisseurs d’informations météorologiques, des institutions financières, des assureurs, des entreprises de télécommunication et des agences gouvernementales.

S’appuyant sur ces recherches, le SLYCAN Trust s’efforce de mettre en relation les différents groupes d’acteurs et d’établir des voies de communication et de coopération entre eux. Cela conduit à une meilleure coordination et à un niveau d’efficacité plus élevé des mécanismes existants du FARCC. En identifiant les points d’entrée pour les différentes parties prenantes et en fournissant des recommandations fondées sur des preuves pour une meilleure intégration du FARCC dans les polices, les plans et les processus, la recherche travaille à la réalisation des objectifs généraux du projet MAPs.

« J’ai 62 ans et je suis agriculteur depuis 40 ans, je n’avais jamais connu un tel programme d’information destinés aux agriculteurs. J’apprécie vraiment les connaissances qui nous sont transmises à propos de l’importance de l’agriculture biologique locale et l’assurance agricole. Nous espérons tous vous voir continuer à nous soutenir et mener ce programme à bien. »

TEMOIGNAGE DE PETITS EXPLOITANTS AGRICOLES LORS DE RENCONTRES QUI SE SONT TENUES LES 17 ET 18 SEPTEMBRE 2020 DANS LES DISTRICTS D’ANURADHAPURA ET DU TRINCOMALEE, SRI LANKA

DESCRIPTION DU PROJET (suite)

Outre les activités du projet MAPs et d’autres projets, SLYCAN Trust a organisé des ateliers et des consultations en présence de parties prenantes clés, incluant les institutions apex pour le changement climatique, le développement durable, la gestion des risques de catastrophes, l’assurance récolte, l’agriculture, le financement public et un système bancaire durable. Cela a déjà permis à SLYCAN Trust de se faire une idée exhaustive du FARCC au Sri Lanka et d’établir des connexions entre les différentes parties prenantes, notamment le secteur public, privé et la société civile. Au niveau local, des ateliers et des réunions de groupe ont été menés avec 250 agriculteurs et des jeunes issus de communautés agraires, ainsi que des entretiens approfondis avec les services de vulgarisation et 150 agriculteurs dans deux districts sélectionnés. Ces données de terrain sont vitales afin de mieux faire entendre les voix des petits exploitants agricoles et des communautés vulnérables et pour valider la contribution au niveau national des ateliers et des consultations. Elle a également permis à l’équipe de recherche de s’engager directement auprès des communautés agricoles et en particulier des jeunes et des femmes, leur permettant ainsi de renforcer leurs capacités et leur donnant les moyens d’interagir plus directement avec les autres parties prenantes. Le maintien de l’engagement des parties prenantes sera essentiel pour atteindre les quatre objectifs suivants au profit des communautés agricoles vulnérables, des acteurs de la société civile et des entités pertinentes des secteurs public et privé en tant que partenaires potentiels dans les partenariats multi-acteurs :
  1. Cartographie des parties prenantes, leurs mandats, responsabilités et relations
  2. Comprendre les risques climatiques et de catastrophes et les points d’entrée pour améliorer le FARCC
  3. Prendre contact avec les parties prenantes au niveau national et sur le terrain
  4. Intégrer les aspects et les éléments liés au FARCC dans des polices nationales et locales, des plans et des stratégies, inclure et adapter les objectifs de développement durable des Nations Unies au contexte local.
Les données de terrain et les contributions des ateliers nationaux permettent d’atteindre le premier et le deuxième objectif. Le sondage a montré que 75 % des personnes interrogées sont conscientes du changement climatique et en ont déjà expérimenté les impacts. Près de 100 % des familles place l’agriculture en tête de leurs sources de revenus, dont 44 % ne pouvant cultiver qu’une saison sur deux en raison de la pénurie en eau. De nombreux agriculteurs ont aussi identifié des défis et des risques non-climatiques tels que des dépenses élevées pour des engrais ou des pesticides, ainsi qu’un accès difficile aux informations du marché, à la mécanisation et aux équipements, et aux connaissances relatives aux pratiques agricoles alternatives.

Il existe un lien évident entre les impacts climatiques, la réduction du rendement des cultures et le déclin des moyens de subsistance. Toutefois, les petits exploitants agricoles n’ont pas les capacités ni les ressources pour s’y attaquer par leurs propres moyens. En les responsabilisant et mettant en contact les agriculteurs avec le gouvernement, le secteur privé et d’autres parties prenantes clés, le troisième et le quatrième objectif du projet pourront être atteints, et des partenariats multi-acteurs pourront être créés pour conduire un développement agricole durable et améliorer considérablement le FARCC au Sri Lanka.

« Au cours de la session du jour, nous avons eu l’occasion de discuter des problèmes rencontrés par les agriculteurs et des questions relatives aux cultures diverses. Je pense qu’il a été très utile pour tous les participants d’échanger leurs idées et d’acquérir des connaissances sur l’assurance agricole. »

TEMOIGNAGE DE PETITS EXPLOITANTS AGRICOLES LORS DE RENCONTRES QUI SE SONT TENUES LES 17 ET 18 SEPTEMBRE 2020 DANS LES DISTRICTS D’ANURADHAPURA ET DU TRINCOMALEE, SRI LANKA

IMPACT ET REACTION FACE AU COVID-19

Les activités de recherche et les processus consultatifs axés sur le FARCC ont été impactés par l’épidémie de Covid-19 au Sri Lanka et les mesures strictes d’atténuation, dont un couvre-feu national. Cela a réduit le nombre d’entretiens et de consultations au niveau local en présence d’agriculteurs, de jeunes et de femmes. Les activités de recherche et de consultation ont dû d’adapter aux régulations et directives en matière de santé liées au Covid-19.

Les agriculteurs des zones de projet ont également été impactés suite au Covid-19. Les agriculteurs qui habituellement allaient chercher du travail hors de leur village entre deux saisons de récolte ont été freinés dans leurs mouvements en raison des couvre-feux. En outre, ceux qui se sont engagés dans d’autres activités secondaires génératrices de revenus, notamment la gestion d’épiceries ou de restaurants, ont également été touchés par les restrictions de trésorerie.

Néanmoins, plusieurs ateliers nationaux et consultations d’experts ont été convertis en format virtuel et dans certains cas, en présentiel avec distanciation sociale pour soutenir l’engagement des parties prenantes. Des institutions gouvernementales clés se sont jointes en tant que groupes depuis leurs locaux afin de participer aux événements virtuels. Une fois que le couvre-feu a été levé et que les réglementations ont été autorisées, le travail sur le terrain a repris avec des mesures de sécurité complètes, telles que des masques faciaux, la désinfection des mains et la distanciation sociale. Malgré l’impact du Covid-19, SLYCAN Trust s’est efforcé de poursuivre les activités liées au FARCC et a tenté d’identifier des pistes pour répondre aux risques liés au Covid-19.

InsuResilience MAPs – Partenariat multi-acteurs sur le Financement des risques climatiques et de catastrophes dans le contexte du Partenariat mondial InsuResilience

Créé par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), un consortium composé d’organisations de la société civile met en place le projet intitulé « Partenariat multi-acteurs sur le financement des risques climatiques et de catastrophes dans le contexte du Partenariat mondial InsuResilience ». En plus du travail d’influence au niveau mondial, le cœur du projet sera l’engagement au niveau national, le développement des capacités et l’établissement de partenariats multi-acteurs sur le financement des risques climatiques. Les pays sont le Laos, le Sri Lanka, le Malawi, Madagascar, le Sénégal, les Philippines, les Caraïbes. Le projet est mis en place entre novembre 2019 et avril 2022 par un consortium de CARE Germany, Germanwatch, le Munich Climate Insurance Initiative (MCII), le Caribbean Centre for Policy Development (CPDC), Community Development and Environment Association (CDEA), CARE International au Laos, SAF-FKJM, CARE International à Madagascar, Civil Society Network on Climate Change (CISONECC), CARE International au Malawi, Institute for Climate and Sustainable Cities (ICSC), ENDA Energy Environment Development, Chrysalis et SLYCAN Trust.

TABLEAU DE SYNTHESE

Aperçu
Risque(s) à couvrir
Risques climatiques sur le secteur agricole, notamment ceux liés à la sécheresse, la pénurie en eau et les augmentations de température, ainsi que les risques non climatiques aggravant les impacts climatiques
Produit / Solution
Partenariats multi-acteurs pour le FARCC au Sri Lanka
Objectif
Construire une fondation globale de connaissances et de témoignages afin de mieux comprendre les risques climatiques auxquels le secteur de l’agriculture doit faire face au Sri Lanka. Cartographier les parties prenantes, leurs mandats, leurs responsabilités et leurs relations, et les relier au niveau national et local afin de créer des liens et des synergies plus forts qui facilitent le renforcement du FARCC au Sri Lanka. Faciliter une intégration plus forte des éléments et aspects liés au FARCC dans les polices, plans et stratégies au niveau national et local, y compris les CDN et l’adaptation des ODD (Objectifs de Développement Durable) au contexte local.
Bénéficiaires
Les petits exploitants agricoles et leurs familles dans tout le pays et en particulier dans les districts d’Anuradhapura et du Trincomalee ; les institutions gouvernementales concernées, le secteur privé, y compris les compagnies d’assurance et les institutions financières, la société civile et les autres parties prenantes travaillant sur la gestion des risques climatiques et le transfert des risques dans le secteur agricole.
Membres du Partenariat mondial InsuResilience et leurs organisations / gouvernements partenaires
SLYCAN Trust met en œuvre des activités dans le cadre du projet MAP InsuResilience et d’autres projets thématiques connexes. CARE Germany en tant que responsable mondial du projet MAP InsuResilience en collaboration avec MCII, Germanwatch et les partenaires nationaux, y compris Chrysalis pour les domaines thématiques des plantations et des PME au Sri Lanka, Humane Society International en tant que partenaire pour les projets liés aux domaines thématiques sur les systèmes alimentaires durables et la conservation des écosystèmes.

Gestion des risques climatiques et de catastrophes

Placement de ce projet le long du continuum des risques climatiques et de catastrophe: