Axe de travail 3:
Renforcement des capacités et gestion des connaissances

Développer les capacités de tous les acteurs pour garantir une compréhension plus large du financement et de l'assurance du climat et des risques de catastrophe, avec des informations compréhensibles facilement transmises par des plateformes de partage des connaissances conviviales.

Protéger les personnes pauvres et vulnérables pendant la crise du Covid-19 et au-delà

Le rôle déterminant du Partenariat mondial InsuResilience et les mécanismes d’assurance et de financement des risques climatiques et de catastrophes

L’année 2020 a été une année extraordinaire qui a obligé chacun à repenser sa conception du travail et sa manière de travailler. Le changement climatique et le Covid-19 offrent deux défis distincts mais partagent également certaines similitudes et connexions dans la manière de réagir à leurs impacts. L’intersectionnalité des impacts du changement climatique et des pandémies va exacerber la détresse des communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. Les effets des crises climatiques et pandémiques sont mondiaux. Tous deux nécessitent un effort de collaboration et de coordination de la part d’une multitude de parties prenantes et d’acteurs issus des communautés de la santé, des catastrophes, du développement et du climat afin de répondre aux défis qu’ils posent et d’y faire face de manière adéquate. Le manque de préparation et de disponibilité des fonds pour relever les défis posés par la pandémie de Covid-19 souligne l’urgence du besoin en cadres de gestion des risques de catastrophes et le rôle des régimes de financement des risques de catastrophes pour répondre aux pandémies.

L’accumulation des risques est complexe et se produit à tous les niveaux, du macro au micro. Le repli économique dû aux confinements et à une crise économique planétaire aboutit à des contraintes budgétaires et laisse peu d’espace à un état de préparation financier. Dans le même temps, la demande en assurance et liquidités au niveau des ménages s’est réduite également. Les impacts peuvent s’amplifier mutuellement à court terme tout comme cela peut se produire à long terme – par la survenue en parallèle d’un événement climatique pendant un confinement pandémique ou d’une diminution de la résilience financière consécutive à des mesures liées au Covid-19.

Du point de vue du Partenariat mondial InsuResilience, il y a urgence à répondre aux impacts directs et en cascade du Covid-19 sur les personnes pauvres et vulnérables et de sauvegarder les programmes de développement essentiels.

LE GROUPE CONSULTATIF DE HAUT NIVEAU DEFINIT LA NOUVELLE
DIRECTION STRATEGIQUE POUR REPONDRE AUX RISQUES COMPOSITES

Se basant sur un document de travail traitant des risques composites et pandémiques rédigé par le Secrétariat InsuResilience, le Groupe consultatif de haut niveau a reconnu lors de leur réunion virtuelle du 15 septembre la menace des risques composites résultant de l’interconnexion entre les risques climatiques et de catastrophes et les risques de pandémies. Ils ont également approuvé les suggestions et les prochaines étapes énoncées dans les conclusions du document sur les risques de pandémies.

Celles-ci impliquent de mandater le Secrétariat InsuResilience pour mener une analyse plus poussée des intersections entre le financement et l’assurance des risques climatiques et de catastrophes (FARCC) et les risques de pandémies dans une approche de gestion des risques globale. L’objectif est d’élargir la perspective stratégique du Partenariat tout en maintenant l’objectif central du Partenariat sur les risques climatiques et de catastrophes.

Le document sur les risques de pandémies partage les enseignements tirés des expériences du Covid-19, réfléchit à la contribution potentielle du Partenariat mondial InsuRésilience et analyse les possibilités offertes par les mécanismes du FARCC pour répondre à des crises pandémiques similaires à l’avenir. Le document met en avant le FARCC comme élément clé dans la gestion des risques globale. Bien que le Partenariat reste principalement axé sur son mandat actuel, à savoir les risques climatiques et de catastrophes, le document suggère d’utiliser l’accent mis sur la gestion globale des risques comme point de départ pour faire valoir le potentiel du FARCC dans la gestion des risques de pandémies et composites.

Le document propose une approche à deux niveaux allant d’une action opérationnelle à court et à moyen terme à un type de changement plus systémique sur le long terme.

A) ACTION A COURT TERME ET MANDATS POUR LE PARTENARIAT MONDIAL INSURESILIENCE ET SON SECRETARIAT :

B) ACTION A LONG TERME ET MANDATS POUR LE PARTENARIAT PARTNERSHIP MONDIAL INSURESILIENCE :

Explorer les options sur le long terme avec les partenaires clé pour soutenir le changement transformationnel dans l’architecture mondiale de la gouvernance des risques de crise et de la finance à travers le prisme d’une surveillance et d’un suivi mondiaux qui s’attaquent aux risques extrêmes et composites. Voir article Perspective : Vers un monde plus résilient

EXEMPLES
DU PARTENARIAT MONDIAL INSURESILIENCE

La propagation rapide du Covid-19 a été incertaine et imprévisible dans son calendrier et ses caractéristiques. Une fois que le Covid-19 est apparu, il a fallu une réponse d’urgence rapide et des mesures sans précédent pour limiter la propagation du virus, minimiser les impacts économiques et sociaux immédiats, et traiter les impacts secondaires des mesures de restriction associées.

Les membres du Partenariat contribuent de différentes manières à réduire les impacts du Covid-19. Ces initiatives de réponse précoce déployées par nos membres sont destinées à soutenir, subvenir aux besoins et sauver les vies des personnes pauvres et vulnérables qui n’ont pas les moyens de faire face à la crise. Ils s’attachent également à s’adapter et à respecter les mesures mises en place pour enrayer la propagation du virus.

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PROGRAMMES QUI ABORDENT LES RISQUES DE PANDEMIES

En décembre 2020, 11 de nos 22 programmes avaient sorti un produit, lancé un projet ou avaient une solution de prévue pour s’attaquer aux risques de pandémies.

financial support

De grands donateurs et des organisations internationales se sont présentés avec des activités. Ainsi, l’UE apporte son soutien à la coopération internationale et aux solutions multilatérales pour faire face à la crise, dans l’optique de faire preuve de solidarité avec d’autres pays dans le cadre d’une réponse mondiale et coordonnée.¹ Dans ce but, l’UE soutient les efforts du secrétaire général des Nations Unies dirigés vers une collaboration avec le G20, le G7, l’Union Africaine, l’Organisation Internationale du Travail et les institutions financières internationales. La réponse de l’UE est mise en œuvre dans le cadre d’une approche holistique de l’Équipe Europe, avec des contributions provenant de toutes les institutions de l’UE, notamment de la Banque européenne d’investissement et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Cet effort combiné vise à répondre aux conséquences économiques, sociales, humanitaires et de santé de la crise à court et à long terme avec l’accent mis sur les pays les plus vulnérables et soutenus financièrement et dans leur secteur de santé en garantissant la continuité des chaines logistiques. Le soutien financier qu’implique la réponse à la pandémie d’un montant de plus de 15,6 milliards d’euros s’inscrit dans le cadre d’actions contribuant à la mise en œuvre intégrale du programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris garantissant des solutions durables.

¹ https://ec.europa.eu/knowledge4policy/publication/communication-global-eu-response-covid-19_en

En septembre 2020, le Programme Cat DDO (option de prélèvement différé en cas de catastrophe) de la Banque mondiale (World Bank’s Cat DDO programme), la Banque africaine de développement (African Development Bank) et la Banque asiatique de développement (Asian Development Bank) ont mis à disposition un total de plus de 30 milliards de dollars sous la forme d’un financement immédiat pour les pays touchés par le Covid-19. Une contribution substantielle d’un montant atteignant les 195 millions de dollars a été allouée par le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie (Pandemic Emergency Financing Facility) à plus de 60 pays à bas revenus en vue de lutter contre le Covid-19.

Le CCRIF a proposé une réduction de 50 % des primes et une augmentation de couverture neutre en termes de coûts pour les pays d’Amérique Centrale, du Panama et de République Dominicaine. Le Fonds fiduciaire multidonateurs de la Banque mondiale a soutenu cette initiative. Le dialogue se poursuit pour une meilleure compréhension des attentes des pays en termes d’assurance paramétrique souveraine et de risques de pandémies.

La Capacité africaine de gestion des risques (ARC) a prévu d’ajouter un produit d’assurance pour la protection contre le coronavirus à partir de 2021. Cela s’ajoute aux solutions existantes de l’ARC dédiées aux crises épidémiques. Suite aux crises épidémiques antérieures telles que la crise Ebola, l’ARC a développé le produit « Outbreaks & Epidemics » qui utilise en partie des structures existantes présentes dans le mécanisme d’assurance sécheresse. « Le programme d’assurance Outbreaks & Epidemic comprend un travail significatif sur le renforcement des capacités nationales en matière de préparation et de planification d’urgence pour les épidémies, ainsi qu’un produit paramétrique de transfert de risques destiné à couvrir les coûts d’une réponse précoce en cas d’épidémie. Le produit permettra des versements aux pays touchés en cas d’épidémie d’une ampleur spécifique et convenue à l’avance. Le produit d’assurance se concentre sur quatre maladies à potentiel épidémique : le virus Ebola, le virus de Marburg, la fièvre de Lassa et la méningite à méningocoque ».²

² https://www.africanriskcapacity.org/wp-content/uploads/2020/03/ARC-OE-Coronavirus-Position-Paper_March2020.pdf

Le secteur privé a également mis à disposition des fonds supplémentaires. Par exemple, nos membres AXA XL et Swiss Re ont chacun contribué aux fonds de solidarité et fait des donations pour soutenir les mesures de réponse au Covid-19. Allianz sponsorise le projet OxyGEN (par ex. pour des respirateurs d’urgence) en collaboration avec la start-up Protofy. A l’avenir, des sources de financement plus durables pourraient être explorées et développées en collaboration avec un programme ciblé sur la prévention et le relèvement.

Mercy Corps est en première ligne, distribuant des articles de première nécessité tels que l’eau, la nourriture et une aide en espèces aux communautés vulnérables à travers le monde, et le Programme alimentaire mondial (PAM) s’engage à apporter son soutien au personnel de santé et humanitaire en Afrique grâce à un équipement de protection personnel (Personal Protective Equipment). Vous trouverez une étude de cas plus détaillée sur le travail de Mercy Corps ici.

Le Mahila Housing Trust a lancé une campagne de sureté et de sécurité pour lutter contre le Covid-19 en tant que mesure à réponse rapide dans le but de sensibiliser et éduquer les communautés sur le Covid-19 et leur enseigner à se protéger elles-mêmes. La campagne a permis de distribuer des articles de première nécessité dont de la nourriture, des médicaments et des produits d’hygiène aux populations vulnérables et plus particulièrement aux femmes. Les progrès en matière d’égalité des genres ont été particulièrement mis à mal durant la pandémie de Covid-19.

Même si ces mesures sont immédiates et nécessaires, le centre pour la protection contre les catastrophes a depuis avril 2020 assuré le suivi du financement mondial de développement et humanitaire en réponse au Covid-19 afin d’évaluer dans quelle mesure le système actuel de financement de la crise mondiale est adapté aux objectifs, et ce qui doit changer.

Le World Resources Institute a publié les enseignements tirés de l’expérience pandémique afin d’améliorer l’état de préparation et la réponse des parties prenantes aux futures pandémies.

Germanwatch a analysé la corrélation entre les risques liés au changement climatique et les impacts du Covid-19 pour les pays développés. Pour faire face à cette double crise, ils ont mis en avant la nécessité d’augmenter la capacité de résilience et le financement des risques de catastrophes.³

³ https://www.germanwatch.org/en/18535

Enfin, les programmes d’aide d’urgence face au Covid-19 d’un montant de 744 millions de livres Sterling, gérés par le Ministère des affaires étrangères et du Commonwealth au Royaume-Uni sont tout aussi significatifs, tout comme la contribution de plus d’un milliard d’euros apportée par le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement. L’assurance sécheresse de l’African Risk Capacity montre l’exemple avec un soutien à hauteur de 19,5 millions d’euros de primes.

Etant donné que le risque d’une future pandémie reste élevé, en partie à cause du changement climatique, des solutions à long terme contre de futurs chocs doivent être mises en place. Le Partenariat mondial InsuResilience soutiendra les efforts des membres à travailler ensemble et à identifier des solutions. Rendre les projets plus résilients face aux risques composites est primordial pour satisfaire sa Vision 2025.

« Le Covid empêche de réaliser des vraies inspections de terrain, ce qui perturbe la production agricole. L’inspection de terrain est une étape importante pour les ajustements d’assurance et la gestion des sinistres. Les technologies, telles que la télédétection et l’imagerie satellite, se sont avérées utiles pour surmonter des obstacles clés, comme l’estimation de la date d’ensemencement ou le suivi à distance du cycle de croissance des récoltes. »

M. Rom Aviv,
Directeur exécutif – Responsable des assurances chez Agritask (nouveau membre en 2020)

« Il y a deux leçons essentielles que la pandémie nous a enseignées. La première réside dans le besoin accru d’accéder au financement sous toutes ses formes dans toutes les communautés. La seconde est une nouvelle ouverture au changement et à la collaboration qui n’existaient pas avant la pandémie. Cela donne au Partenariat une opportunité unique en son genre de mettre en place de façon agressive la résilience et la transformation durables de la communauté. »

GRAHAM CLARK, PDG d’ASIA AFFINITY
(NOUVEAU MEMBRE EN 2020)