Axe de travail 2:
Action et mise en œuvre

Faciliter une intervention et une mise en œuvre efficaces de solutions de haute qualité en matière de financement et d'assurance des risques climatiques et de catastrophes dans les pays pauvres et vulnérables.

Centre pour la protection contre les catastrophes :
apprendre du suivi des financements spécifiques au Covid-19

Par le Centre pour la protection contre les catastrophes

Le Centre pour la protection contre les catastrophes a suivi le financement mondial de l’aide humanitaire et du développement survenu en réponse au Covid-19 afin de déterminer dans quelle mesure le système actuel de financement de crise mondiale est adapté à son objectif et quels aspects nécessitent d’être modifiés. Le principal défi identifié par le Centre est le manque de plans de financement prédéfinis, entraînant un déséquilibre dans la répartition des financements entre les pays.

Le travail du Centre pour la protection contre les catastrophes consiste à changer la manière dont le monde se prépare aux catastrophes et les compense financièrement, car identifier, planifier et financer les catastrophes avant qu’elles ne surviennent sauve des vies, réduit les souffrances et protège les moyens de subsistance et les économies, en particulier pour les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. La crise du Covid-19 illustre pourquoi une réaction coordonnée et rapide est essentielle pour réduire l’impact potentiellement dévastateur d’une catastrophe.

À partir d’avril 2020, le Centre a suivi les flux de financement internationaux déclenchés par la crise du Covid-19.

L’objectif est de mieux comprendre dans quels domaines le système de financement de crise actuel ne répond pas encore aux besoins et quels changements sont nécessaires pour atteindre les pays les plus pauvres et les populations les plus vulnérables lorsqu’une catastrophe survient.

Le Centre a analysé les financements du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement, de la Banque interaméricaine de développement, de la Banque africaine de développement, de la Banque islamique de développement et les financements acheminés par le biais du Plan de réponse humanitaire global spécifique au Covid-19 des Nations Unies. Le Centre a suivi l’ensemble des flux allant vers les pays à revenu faible et intermédiaire qui peuvent être considérés comme s’inscrivant dans la réponse au Covid-19 fournie par ces organisations.

Au cœur de la cellule d’isolement de l’hôpital Connaught, à Freetown, en Sierra Leone

L’ANALYSE DES DONNÉES DE FINANCEMENT RÉALISÉE PAR LE CENTRE A
PERMIS D’ÉTABLIR PLUSIEURS CONCLUSIONS CLÉS :

De grosses sommes d’argent ont très rapidement été engagées par ces institutions internationales (87 milliards de dollars entre mars et septembre), le FMI représentant les flux les plus importants. Le rythme des déboursements effectifs a largement suivi cette tendance, ce qui a entraîné une réaction financière plus rapide que dans n’importe quelle autre crise.

Les prêts constituent la grande majorité (93 %) des fonds engagés. Ils sont pour la plupart assortis de conditions avantageuses, l’élément de subvention constituant 5 % du total des prêts accordés par la Banque mondiale et le FMI.

En tenant compte des impacts du Covid-19 attendus sur la pauvreté, l’analyse montre que les financements ne ciblent pas les pays qui en ont le plus besoin. Les pays pour lesquels les impacts attendus en termes de pauvreté sont plus élevés et qui présentaient des niveaux de pauvreté plus élevés avant la crise du Covid-19 ont reçu moins par habitant. Cela s’explique par le fait que les pays plus riches sont plus aptes à rembourser des prêts et qu’ils peuvent ainsi accéder plus facilement à l’argent.

Au mois d’avril, la crise du Covid-19 a généré un grand nombre de besoins immédiats. Seuls les financements préétablis ont pu être versés à temps pour répondre à ces besoins. Les prêts dépendants de catastrophes qui ont été mis en place avant la crise, comme les prêts de la Banque mondiale dotés d’une option de tirage différé en cas de catastrophe, sont le seul type de financement qui a pu être versé aussi rapidement.

La manière dont la communauté internationale a réagi financièrement à cette crise mondiale met en évidence certains défauts de conception du système actuel. Pour être bien préparés aux catastrophes, les pays doivent avoir accès à une bonne assurance en matière de développement. Le volume important des prêts ne suffira pas à assurer une réaction de crise adaptée et la protection contre les chocs destinée aux pays les plus pauvres est un autre élément crucial.

Le Centre demande à ce qu’une plus grande attention soit accordée à la préparation aux catastrophes, qui est essentielle pour assurer une réaction plus efficace face aux catastrophes, et notamment une attribution plus équitable des fonds. Au lieu d’une approche consistant à quémander des financements en cas de catastrophe, le système international doit collaborer pour préparer les prochaines crises à l’aide de produits de financement appropriés et de règles d’attribution équitables. Ce n’est que de cette façon que les vies et les moyens de subsistance peuvent être mieux protégés.

Ce travail mené par Ruth Hill, économiste en chef du Centre, Michèle Plichta, assistante en recherche, Yi Yang, stagiaire diplômée, et Dillan Patel du département actuaire du gouvernement britannique, comprend deux blogs et une visualisation des données incluant des données par pays et des ensembles de données complets à télécharger. Ces résultats sont utilisés pour alimenter les discussions et les décisions actuelles en matière de financement de la lutte contre la pandémie, et pour planifier les catastrophes à venir. Ces résultats constituent la base d’une récent article sur l’équité de la réaction publié dans le New Statesman, ainsi que celle d’une évaluation de la réaction face au Covid-19 publié dans le rapport sur l’assistance humanitaire mondiale de 2020 de Development Initiatives. Vous pouvez consulter les nouvelles conclusions du Centre dans la section « Funding Covid-19 response » de son site Internet.