Axe de travail 2: Action et mise en œuvre
Faciliter une intervention et une mise en œuvre efficaces de solutions de haute qualité en matière de financement et d'assurance des risques climatiques et de catastrophes dans les pays pauvres et vulnérables.
Une approche stratégique pour des solutions de financement multiples des risques climatiques et de catastrophes aux îles Fidji
Par le gouvernement des Fidji
Les Fidji sont très vulnérables aux risques naturels. Cependant, le pays a pour le moment des capacités limitées pour gérer concrètement ses risques climatiques et doit constamment surmonter des pertes économiques significatives. Actuellement, il y a peu d’instruments financiers en aval (fonds de réserve du gouvernement et crédit conditionnel) disponibles aux Fidji et les instruments financiers déployés en amont sont généralement réaffectés à partir des budgets du gouvernement, acquis par des emprunts externes et internes ou grâce au soutien de donateurs et l’aide humanitaire internationale. En développant leurs plans de gestion des risques de catastrophes (DRM) nationaux, les Fidji n’ont pas prévu de cadre de financement des risques climatiques et de catastrophes qui permettrait de mieux gérer les pertes économiques liées aux catastrophes de manière coordonnée et holistique. Cela limite la capacité des Fidji de pouvoir concrètement mettre en place leurs plans et leurs stratégies DRM.
CONTEXTE DU PAYS
La fréquence et la gravité des catastrophes aux Fidji, comme dans d’autres petits États insulaires en développement du Pacifique (PEIDP), s’accélèrent en raison du changement climatique¹, resulting in economic and social progress being increasingly disrupted and development gains negated over the years. Despite the high exposure to natural hazards, most people in the Pacific region do not have any type of financial protection for climate-risk disaster such as insurance. Despite being considered as having the most advanced financial sector in the Pacific, penetration rates for insurance are low in Fiji, averaging only about 12%² – un problème systémique que l’on retrouve dans les pays insulaires du Pacifique.
En 2016, les Fidji ont été frappées par le cyclone tropical Winston, un cyclone de catégorie 5 qui a été le plus fort jamais enregistré dans l’hémisphère sud. Il a balayé du jour au lendemain un tiers du PIB national, annihilant des décennies de progrès en matière de développement. Conscientes que le cyclone tropical Winston ne sera pas la dernière super-tempête à s’abattre sur le pays, les Fidji sont confrontées à un choix évident.
Soit elles rassemblent leurs ressources, leur créativité et leur détermination pour mettre en place immédiatement des solutions de financement des risques climatiques et de catastrophes, ou bien elles se contentent du statu quo et se préparent à un cycle beaucoup plus coûteux de lutte continue pour les ressources affectées au relèvement après chaque nouvelle catastrophe aggravée par le climat.
Sept autres cyclones ont touché les Fidji depuis le cyclone tropical Winston et il est grand temps que le pays envisage une approche innovante à plusieurs niveaux de financement des risques climatiques et de catastrophes.
¹ IPCC (6 October 2018). Special Report: Global Warming of 1.5°C – Summary for Policymakers
² Source: UNCDF “National Demand Side Surveys”
DESCRIPTION DU PROJET
Étant donné que plusieurs outils et instruments innovants du CDRF en aval apparaissent sur les marchés mondiaux, il est urgent d’élaborer un cadre du CDRF pour les Fidji et d’introduire, de tester et de piloter des instruments du CDRF basés sur le marché tels que l’assurance paramétrique ciblant les populations vulnérables et à faible revenu des Fidji. L’une de ces initiatives est le projet « Developing Climate Disaster Financing Framework and Parametric Insurance in Fiji », lancé en octobre 2020, qui est soutenu financièrement par le gouvernement indien par l’intermédiaire du Bureau des Nations unies pour la coopération du Sud.
Le projet est dirigé par la Division du changement climatique et de la coopération internationale du ministère de l’économie du gouvernement fidjien, avec le soutien du Fonds d’équipement des Nations unies (FENU), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l’Université des Nations unies – Institut pour l’environnement et la sécurité humaine (UNU-EHS) et par les principaux acteurs issus d’autres ministères, du secteur public, du secteur privé et d’autres partenaires de développement.
Le projet est aligné sur les plans, stratégies et priorités de développement du gouvernement fidjien³, ainsi que sur la Stratégie des Nations Unies pour le Pacifique et les stratégies mondiales du FENU. Ce projet permettra au gouvernement fidjien et au FENU de cibler spécifiquement les femmes, les jeunes et les segments des MPME pour travailler dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et du tourisme.
L’objectif global du programme est d’améliorer l’état de préparation financière des Fidji face au changement climatique et aux risques naturels en associant l’engagement des parties prenantes, la cocréation de solutions, la sensibilisation et le renforcement des capacités, des options de financement innovantes et des liens numériques – avec une interface solide face aux objectifs de développement durable de 2030.
Mené par le gouvernement fidjien avec le soutien du FENU, le projet vise à obtenir les résultats suivants :
- Police d’habilitation et réglementation : Élaborer un cadre de financement des risques climatiques et de catastrophes (CDRFF) pour compléter les polices nationales existantes en matière de risques de catastrophes qui ne mentionnent pas les modalités de financement, et améliorer les connaissances et le renforcement des capacités des parties prenantes afin d’établir l’appropriation de la stratégie de financement des risques climatiques et de catastrophes (CDRFS). Le cadre de la CDRF sera basé sur l’idée d’une stratification des risques croisée avec des solutions de financement appropriées telles que l’assurance paramétrique, les lignes de crédit conditionnel, les titres obligataires de catastrophe et de résilience, les fonds nationaux de risques de catastrophes et bien davantage.
- Innovation inclusive : Développer des produits CDRF basés sur le marché, y compris des assurances paramétriques appropriées et abordables, développés, testés et adaptés aux bénéficiaires des secteurs vulnérables tels que l’agriculture, la pêche, les MPME et le tourisme, avec un intérêt particulier pour les segments relatifs aux femmes, aux jeunes et aux MPME.
- Ecosystème de paiement numérique : Les entreprises Insurtech/Fintech s’associent à des prestataires de services financiers pour développer, tester et piloter en collaboration des solutions numériques pour l’intégration des clients et l’établissement de la livraison du dernier kilomètre. Cela fait partie d’une stratégie globale du gouvernement fidjien pour sensibiliser rapidement les communautés rurales vulnérables sur les solutions de risques climatiques et de catastrophes, telles que des solutions de micro-assurance paramétriques basées sur le marché, au moindre coût et d’une efficacité maximale.
- Des clients responsabilisés : Sensibilisation, formation et renforcement des compétences financières des clients finaux, des intermédiaires et des bénéficiaires afin d’améliorer leur compréhension des produits et solutions du CDRF. L’objectif est de créer un changement de paradigme en passant d’un soutien gouvernemental subventionné post-catastrophes à des solutions proactives basées sur le marché qui sont plus durables à long terme.
« En ce qui concerne les produits à risque aux Fidji, comme ailleurs dans le Pacifique, de nombreux produits existants sont actuellement soumis à des exigences de conformité si strictes qu’ils sont tout simplement trop chers pour les personnes normales et vulnérables, sans même parler des risques climatiques et de catastrophes. L’élaboration d’un cadre de financement des risques climatiques et de catastrophes permettra aux Fidji de créer un portefeuille de solutions de financement qui pourront être pilotées (sous réserve de l’évaluation des moyens) et mises à l’échelle afin de créer une palette complète de solutions de financement en aval et en amont des risques climatiques et de catastrophes. Le but ultime est de réduire les chocs financiers et de renforcer la résilience de la population fidjienne. Il est prévu que le succès éventuel de cette approche puisse être étendu à l’ensemble du Pacifique pour permettre de plus grandes économies d’échelle. »
M. VINEIL NARAYAN, RESPONSABLE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE, SERVICE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE, MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FIDJI.
IMPACT ET REACTION FACE AU COVID-19
Dans le cadre du projet, nos activités et nos plans de continuité des activités seront ajustés pour tenir compte de ces effets et mettre en œuvre des interventions correctives.
Lors du Forum annuel du Partenariat InsuResilience de 2020, Fidji a été au centre de la session d’apprentissage. Suivez la discussion en vidéo ci-après : video 1 et video 2.
TABLEAU DE SYNTHESE
Aperçu | |
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Risque(s) à couvrir | Cyclone, inondation, sécheresse |
Produit / Solution | instruments CDRF abordables basés sur le marché (assurance paramétrique) pour satisfaire les personnes vulnérables, les populations et les MPME et leur permettre de réagir et se relever plus rapidement après une catastrophe. |
Objectif | améliorer l’état de préparation des Fidji face au changement climatique et aux risques naturels, (rentabiliser les interventions au niveau mondial et l’expérience en fintech/insurtech et encourager une plus grande coopération sud-sud) |
Bénéficiaires | les personnes, les populations et les MPME |
Membres du Partenariat mondial InsuResilience et leurs organisations / gouvernements partenaires | Citons parmi les partenaires principaux le FENU (Fonds d’équipement des Nations Unies), l’UNDP (Programme des Nations unies pour le développement) et l’UNU (Université des Nations Unies). Des partenariats stratégiques ont été établis avec d’autres agences des Nations Unies, des agences du CROP (Conseil des organisations régionales du Pacifique) et des partenaires de développement tels que l’IFC (Société Financière Internationale) / Banque mondiale pendant la mise en place du programme. Des consultations et des discussions se sont tenues avec les agences des Nations Unies telles que la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’IFAD (Fonds International de Développement Agricole), le PAM (Programme Alimentaire Mondial), l’UN Women (Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes), l’UNDRR (Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes), l’UNOCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires), et l’IOM (Organisation internationale pour les migrations), de même qu’avec des agences comme la SPC (Communauté du Pacifique), le SPREP (Secrétariat du Programme Régional Océanien de l’Environnement), le PIDF (Forum du Développement des Iles Pacifiques), l’USP (Université du Pacifique Sud), le WRI (Institut des Ressources Mondiales) et le PIFS (Secrétariat du Forum des Iles du Pacifique) qui ont exprimé leur intérêt pour un partenariat sur un ou plusieurs axes d’activités et pour forger d’autres alliances à mesure que la mise en œuvre progresse.
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Gestion des risques climatiques et de catastrophes
Placement de ce projet le long du continuum des risques climatiques et de catastrophe: