Axe de travail 2: Action et mise en œuvre
Faciliter une intervention et une mise en œuvre efficaces de solutions de haute qualité en matière de financement et d'assurance des risques climatiques et de catastrophes dans les pays pauvres et vulnérables.
CREWS Initiative
L’Initiative sur les Systèmes d’Alerte Précoce aux Risques Climatiques – Faire face aux risques de sécheresse au Burkina Faso grâce à une alerte et une anticipation des risques accrues
Par l’Initiative sur les Systèmes d’Alerte Précoce aux Risques Climatiques
Dans les pays les moins avancés et les petits états insulaires en développement, les agriculteurs sont confrontés à de nombreux défis pour produire des cultures fructueuses. Les changements de climat dans les zones agricoles à travers le monde entrainent de plus en plus de défis. Afin de relever ces défis au Burkina Faso, le financement provenant du Climate Risk and Early Warning Systems (CREWS) Initiative soutient le renforcement des capacités nationales pour la prestation de services d’alerte précoce avec une approche multirisque.
Depuis janvier 2017, le CREWS projet in Burkina Faso a permis à 100 000 petits exploitants agricoles au Burkina Faso d’accéder à des systèmes d’alerte agrométéorologique avancés. L’objectif est d’adapter leurs pratiques agricoles afin d’optimiser les calendriers des cultures de plein champ. Plus d’un million de personnes de la région nord du Burkina Faso bénéficient désormais directement et indirectement de l’initiative, améliorant ainsi leur vie et leurs moyens de subsistance. Parmi les partenaires clés de cette initiative on peut citer le Service Météorologique National du Burkina Faso, la Banque mondiale et l’Organisation Météorologique Mondiale (WMO).
Le Partenariat Mondial InsuResilience et la CREWS Initiative sont étroitement liés. Tous deux ont été lancés en 2015 (l’Initiative InsuResilience du G7 au Sommet du G7 d’Elmau, CREWS à la COP21 de Paris, France) dans le cadre du Plan d’action sur le climat, contribuant à la résilience et plus spécifiquement à protéger des vies et les moyens de subsistance. Tous deux plaident en faveur d’un état de préparation, de l’amélioration des prévisions et de la prise de décision éclairée, comme le démontrent ce projet et d’autres travaux. CREWS est favorable à la réduction des risques et à un état de préparation en mettant l’accent sur des systèmes d’alerte précoce alors que InsuResilience soutient la protection financière par le biais d’un focus sur les solutions d’assurance et de financement des risques climatiques et de catastrophes dans un cadre global de gestion des risques. Tous deux reposent sur un ensemble de connaissances approfondies sur les risques et contribuent à la gestion des risques.
LES RÉACTIONS DES AGRICULTEURS DES COMMUNAUTÉS PILOTES ONT ÉTÉ MAJORITAIREMENT POSITIVES :
« Des informations nous ont été fournies quant aux dates de plantation de légumes. Nous avons suivi leurs conseils et nous avons eu une bonne récolte. Ceux qui n’ont pas écouté leurs conseils ont vu leurs niébés détruits par les dernières pluies. »
Agriculteur au Burkina Faso
CONTEXTE DU PAYS
Le Burkina Faso est un pays enclavé d’Afrique de l’Ouest. On estime que 45 % de ses quelque 18 millions d’habitants vivent avec moins de 1,25 de dollars par jour. Avec des ressources naturelles limitées, l’économie dépend principalement de la production agricole pluviale, notamment la pêche, l’élevage et l’agroforesterie.
Le Burkina Faso possède trois zones climatiques caractérisées par une saison des pluies réduite et une longue saison sèche. Les risques majeurs auxquels le pays s’expose dépendent des changements climatiques et leur variabilité, notamment les sécheresses, les inondations, les invasions de ravageurs de cultures, les vents, les tempêtes de poussière, les vagues de chaleur et les épidémies saisonnières.
Entre 1991 et 2020, le Burkina Faso a subi 15 inondations majeures qui ont touché près de 670 000 personnes et causé 185 décès, neuf sécheresses majeures qui ont touché quelque 12,5 million de personnes et 22 épisodes épidémiques.
Pour les agriculteurs à faibles revenus, voir leurs graines emportées par de fortes précipitations exceptionnelles ou asséchées par la sécheresse est dévastateur et peut entraîner une perte de revenu annuel et des ressources insuffisantes pour nourrir leurs familles. La qualité et la quantité des récoltes est impactée par le fait de planter trop tôt ou trop tard, les revenus générés s’en trouvent alors amoindris.
DESCRIPTION DU PROJET
L’accès à des informations météorologiques avancées est primordial pour une production agricole fructueuse au Burkina Faso – et pour garantir la protection des vies et des moyens de subsistance.
Au Burkina Faso, le projet CREWS soutient la mise à disposition d’alertes météorologiques avancées aux petits exploitants agricoles sur trois sites pilotes. Des bulletins météorologiques sont diffusés quotidiennement dans le cadre de l’émission régulière de la radio locale, et des conseils spécifiques aux agriculteurs sont fournis tous les dix jours.
L’initiative a commencé par une évaluation des capacités des systèmes d’alerte précoce et des besoins des utilisateurs au Burkina Faso, et s’est développée en un soutien supplémentaire adapté aux circonstances. Le projet a fourni un soutien technique pour améliorer la surveillance et les prévisions météorologiques. Dans le même temps, des ressources techniques et financières ont été fournies aux services météorologiques et hydrologiques nationaux afin d’améliorer les conseils aux agriculteurs en matière de météo et d’inondations.
Ces services d’alerte précoce sont personnalisés pour trois sites pilotes. Des formations en direct ont été dispensées à plus de 1 100 agriculteurs pour les aider à comprendre comment ajuster leurs pratiques agricoles. L’objectif étant d’optimiser les récoltes en fonction des calendriers spécifiques à chaque site pilote. Les opérateurs radio locaux ont été formés sur la manière dont les membres de la communauté accèdent, traitent et réagissent aux informations et aux alertes. Cela a permis aux membres de la communauté de mieux intégrer dans leurs décisions agricoles les précipitations observées et les estimations de la télédétection, les informations locales sur les besoins en eau des cultures et les prévisions dans leur prise de décision en matière d’agriculture. Trois opérateurs de radio locaux ont fourni des avis spécifiques dans les langues locales, à la fois sur une base quotidienne et sur dix jours.
Cela joue un rôle important dans la chaîne de valeur de la réduction des risques, car la disponibilité de données fiables est essentielle. Ce projet contribue à la réduction globale des risques climatiques pour les agriculteurs du Burkina Faso, conformément aux objectifs de CREWS et du Partenariat Mondial InsuResilience.
LES RÉACTIONS DES AGRICULTEURS DES COMMUNAUTÉS PILOTES ONT ÉTÉ MAJORITAIREMENT POSITIVES :
« Les formations et alertes météorologiques ont été très utiles, les personnes en effet ne sèment plus de façon aléatoire, elles attendent un certain volume de précipitations avant de semer. »
Agriculteur au Burkina Faso
IMPACT ET REACTION FACE AU COVID-19
À la lumière du Covid-19, les voyages interurbains et les réunions et formations en présentiel ont été dans un premier temps interdits au Burkina Faso, puis à nouveau autorisés depuis début juin 2020. Des équipes de l’Agence Nationale de la météorologie (ANAM) ont continué à soutenir les sites pilotes et à dispenser des formations et des conseils aux agriculteurs, aux agents de vulgarisation et aux opérateurs radio locaux.
Trois problèmes subsistent. Premièrement, l’accès au Burkina Faso pour les experts internationaux reste difficile.
De nombreux experts internationaux ne sont pas autorisés à voyager et les experts de la sous-région doivent apporter la preuve de tests Covid-19 négatifs lorsqu’ils quittent le Burkina Faso pour se rendre dans la plupart des pays voisins.
Deuxièmement, la connexion Internet très lente au Burkina Faso n’est adaptée ni pour dispenser des sessions de formation en distanciel ni pour des activités de soutien aux projets, ce qui a entraîné des annulations de formations. Troisièmement, la crise du Covid-19 a conduit les autorités et la communauté internationale à réduire les contrôles sur une grande partie du territoire dans le nord du pays, ce qui pourrait conduire à une recrudescence des activités terroristes et une insécurité alimentaire.
Toutefois, malgré les impacts négatifs mentionnés plus haut, un développement positif en relation avec le COVID-19 réside dans le fait que les experts du Burkina Faso comptent davantage sur les institutions nationales pour mener à bien leur travail, boostant ainsi le transfert de connaissances.
Burkina Faso project mid-term review video
TABLEAU DE SYNTHESE
Aperçu | |
---|---|
Risque(s) à couvrir | Sécheresse, tempêtes de sable et de poussière, inondations soudaines, phénomènes météorologiques extrêmes |
Produit / Solution | Services de prévision, de conseil et d’alerte météorologique et hydrologique (CREWS) pour couvrir les risques, notamment les tempêtes de sable et de poussière, les inondations soudaines et les phénomènes météorologiques extrêmes |
Objectif | Renforcer les capacités des services météorologiques et hydrologiques nationaux et consolider leur coopération avec les principaux ministères sectoriels, départements et autres parties prenantes qui s’efforcent de fournir des alertes et des informations pertinentes aux utilisateurs finaux. |
Bénéficiaires | Plus de 1 100 agriculteurs individuels dans trois communautés pilotes ont été formés à l’analyse et aux moyens d’action suite aux avis avancés sur le climat, l’hydrologie et la météo.
Plus d’un million de personnes au Burkina Faso bénéficient désormais directement et indirectement de l’initiative, améliorant ainsi leur vie et leurs moyens de subsistance. 80 % des 20 millions d’habitants du Burkina Faso sont employés dans le secteur agricole et bénéficieraient d’un accès élargi aux systèmes d’alerte précoce dans le cadre du projet Hydromet de la Banque mondiale au Burkina Faso (33 millions de dollars).
|
Membres du Partenariat mondial InsuResilience et leurs organisations / gouvernements partenaires | les services de protection civile, agricoles, hydrologiques et météorologiques nationaux du Burkina Faso, la Banque mondiale, l’Organisation Météorologique Mondiale. |
Gestion des risques climatiques et de catastrophes
Placement de ce projet le long du continuum des risques climatiques et de catastrophe: